Au golf salariés !

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https://www.lenouveleconomiste.fr/dossier-art-de-vivre/au-golf-salaries-31747/

Le comité d’entreprise, une porte ouverte sur le green et sa convivialité, voire sur les réseaux professionnels qui y prospèrent

Le golf souffre de son image élitiste, mais il peut compter sur le monde de l’entreprise pour dépasser les clichés et faire naître de nouvelles vocations. Nombre de sociétés, plutôt de moyenne ou de grande taille, mais œuvrant dans tous les domaines, proposent cette activité à leurs salariés. Les opérateurs du secteur ont adapté leurs offres à cette clientèle. Des simples cours ou forfaits d’accès à des prix attractifs, aux journées d’animation, en passant par des clubs affaires, les options nombreuses. Chacun devrait pouvoir trouver chaussure à son pied. C’est l’occasion de faire de nouvelles rencontres dans son cercle professionnel, de développer des qualités de concentration et de profiter des effets bénéfiques sur la santé des loisirs de plein air.

Merci Vanessa Carronnier

Toujours plus de licenciés !

 

En 2015, la Fédération française de Golf comptait plus de 407000 licenciés.
Plus de 900 associations sportives et comités d’entreprise ont adhéré à la FFGolf.
Ces organismes rassemblent entre 28000?et 30000?licenciés, soit 7?% du total.
Chaque année, la FFGolf enregistre une trentaine d’associations d’entreprise supplémentaires.

Le golf serait-il réservé à une certaine élite à la chevelure argentée ? “Non !”, répondent en chœur les acteurs du secteur. Il n’empêche que le grand public n’aurait probablement pas la même réaction. Le sport souffre de son image onéreuse, qui est essentiellement associée aux retraités. Pourtant, sur les 407 000 licenciés que compte la Fédération française de golf (FFGolf) en 2015, la moyenne d’âge se situe autour de 51 ans. Si le doyen en a 104, les plus jeunes n’ont pas encore atteint les 10 ans. “Le golf est une activité accessible à tous, souligne Anne-Sophie Bisson, directrice communication et marketing du réseau Blue Green.

Elle n’exige pas de condition physique particulière et il n’y a pas de limites d’âge.” Pour dépasser les clichés, elle peut compter sur le monde de l’entreprise. Un moyen de faire naître de nouveaux joueurs, plus jeunes et issus de différents horizons.

Les salariés peuvent en effet s’initier via la société pour laquelle ils travaillent. Nombre d’entre elles comprennent une section golf. Plus de 900 associations ont ainsi adhéré à la FFGolf. Ces organismes rassemblent entre 28 000?et 30 000?licenciés, soit 7?% du total. Et ce n’est pas terminé. “Tous les ans, nous enregistrons plus de 30 associations sportives supplémentaires, précise Annie Roudaut, présidente de la commission golf d’entreprise de la FFGolf. Le chiffre s’était stabilisé l’an dernier mais il repart à la hausse. Il dépend aussi de la conjoncture économique. Or, avec la crise comme avec les mouvements de fusion et d’acquisition, les comités d’entreprise ont vu leur budget diminuer.” Les frémissements de l’économie française du début de l’année, qui a enregistré +?0,6?% de croissance à la fin du premier trimestre selon l’Insee, ont de quoi rassurer pour la suite.

Le golf s’adapte

Agroalimentaire, automobile, assurance : on retrouve des entreprises issues de tous les secteurs d’activité parmi les affiliées. Les plus importantes sont certes majoritaires, mais rien n’empêche les PME de rejoindre le green. Plusieurs options sont possibles. S’il existe déjà une association sportive de loi 1901, il suffit de créer une section golf et d’adhérer à la Fédération pour profiter des tournois. S’il n’y en a pas, des salariés peuvent en monter une, sous réserve d’obtenir l’accord de la direction, puis procéder de même. S’il n’y a pas suffisamment de personnes motivées pour mener le projet et assurer le volet administratif, le comité d’entreprise peut adhérer directement à la FFGolf. Cette dernière a mis en place cette alternative il y a quelques années à peine, pour répondre à la demande des entreprises plus petites. Car il suffit de 5 joueurs seulement pour démarrer une section et participer aux tournois.

Formaliser une section au sein d’une association ou d’un comité s’avère en général avantageux. Un projet sportif est susceptible d’intéresser l’entreprise pour les valeurs qui lui sont associées, a fortiori le golf, qui va de pair avec les idées de calme, de concentration et de nature. Celle-ci est donc susceptible de mettre en place des animations pour faire connaître l’existence du club et recruter de nouveaux membres. L’autre principal intérêt n’est autre que financier. Les structures peuvent recevoir différents types de financement. Nombre d’entre elles subventionnent donc des cours, des forfaits permettant d’obtenir la green card qui atteste de la connaissance des règles et de la capacité à jouer, ou des green-fees, le tarif dont le joueur (licencié ou en possession de ladite green card) doit s’acquitter à chaque fois qu’il souhaite accéder à un parcours. Une solution idéale pour les personnes qui ne veulent pas adhérer à un club privé car elles souhaitent se rendre sur le terrain de façon occasionnelle ou varier les parcours.

Les professionnels du secteur se sont adaptés à cette clientèle. Ils n’hésitent pas à décliner leurs offres à des prix attractifs pour encourager la pratique auprès du plus de salariés possible. “L’objectif de Blue Green est d’ouvrir le golf au plus grand nombre et d’offrir le meilleur rapport qualité-prix, témoigne Anne-Sophie Bisson, directrice marketing de ce réseau de gestion de parcours. Nous avons adapté tous nos produits aux comités d’entreprise, les tarifs sont d’autant plus accessibles.” Le milieu a amorcé un mouvement de démocratisation depuis plusieurs années, le nombre de licences a ainsi augmenté de 10?% au cours de la dernière décennie, selon la FFGolf. Mais il travaille encore à faire passer le message auprès du public.

Créer du lien

Le golf en entreprise présente différents avantages qui méritent d’être pris en considération, notamment par les plus hésitants ! Ceux qui n’osent pas pousser la porte d’un club frapperont sans doute plus facilement à celle de leur comité d’entreprise ou de l’association sportive. Un temps d’échange pour se familiariser avec ce nouvel univers et son jargon est incontournable pour les débutants. Et lors de cette première prise de contact, il peut être moins intimidant de se trouver dans un lieu familier, face à des collègues, que l’on connaît ou non.

C’est également là que réside l’intérêt de pratiquer ce sport via la société pour laquelle on travaille. Cela amène à rencontrer de nouveaux collaborateurs et à apprendre à les connaître. L’ambiance est bien plus détendue que dans les bureaux. On explore ensemble un lieu inhabituel, souvent agréable, puisque les parcours savent mettre en valeur la nature. Se lancer dans un projet à plusieurs permet également de se motiver les uns les autres. Sans oublier le côté pratique : il faut généralement être motorisé pour aller sur un green. Les départs en covoiturage après la journée de travail devraient en arranger plus d’un.

Faire ses premiers pas dans ce nouvel univers en compagnie de connaissances est moins intimidant. La dynamique de groupe peut également rendre l’apprentissage plus agréable. “Lorsque l’on débute ensemble, il s’agit d’une séquence formidable pour créer du lien”, précise Laurent Boissonnas, directeur général d’Open Golf Club, chaîne de golfs haut de gamme. On peut également avoir la chance de rencontrer un collègue connaisseur et bénéficier de ses conseils. “Il s’agit d’un sport fondamentalement convivial, il permet à des personnes de jouer ensemble quel que soit leur âge ou leur niveau, ajoute-il. Chacun doit faire preuve d’humilité car tout le monde rate des coups.”

Entreprise, sport et santé

Les joueurs qui s’y adonnent régulièrement développent différentes qualités qui peuvent leur servir au quotidien, dans leur vie personnelle ou professionnelle. Manier les clubs demande de l’adresse, mais aussi et surtout de la concentration. Cela favorise la maîtrise de soi, tout en fortifiant la détermination et la volonté de dépassement.

Autre avantage auquel on ne songe pas forcément : le golf aide à se maintenir en bonne santé. Par les gestes qui lui sont propres, il améliore l’équilibre et entretient la souplesse du corps. Il apprend également à gérer le stress. Face à une pente, une descente ou un obstacle d’eau, le golfeur va apprendre à se concentrer calmement pour trouver une solution au problème qui se présente à lui. Quant aux quelques kilomètres de marche qui sont effectués sur le parcours, ils contribuent à lutter contre le surpoids. Ces vertus sont encore peu connues, mais la FFGolf communique pour les mettre en avant, auprès du grand public mais aussi des entreprises. Et cela fonctionne : “Nous avons notamment des demandes de petites entreprises car les dirigeants et les directions des ressources humaines s’intéressent à cet aspect sport et santé”, témoigne Annie Roudaut. Si ces dernières n’ont pas une taille suffisante pour créer une section, elles peuvent toutefois organiser des animations ponctuelles sur cette thématique.

Réseautage en plein air

Pour les hauts cadres, convaincus des différents avantages de la pratique du golf via l’entreprise mais qui ont un emploi du temps trop serré pour rejoindre la section, il existe également des solutions. Différents prestataires proposent des formules leur permettant d’allier le plaisir du sport au business. Open Golf Club, par exemple, organise sur plusieurs demi-journées par an une compétition qui leur est dédiée (voir encadré). De son côté, le réseau Golfy a lancé en mars?2016 un nouveau service, appelé CAP Golf. Il s’agit plus précisément d’un club affaires. L’adhésion permet de participer aux journées golf & business, qui ont lieu deux fois par an dans chaque région. Celles-ci rassemblent une cinquantaine de chefs d’entreprise qui sont d’abord séparés en deux groupes. Les golfeurs profitent du parcours tandis que les autres bénéficient d’un coaching pour explorer le practice, le putting et quelques trous. “Pour ces derniers, c’est encore plus magique car ils découvrent un nouveau sport dans une ambiance conviviale et un cadre privilégié”, affirme Marjorie Armengaud, responsable développement et suivi du CAP Golf. Un moment idéal pour créer du lien.

Après l’expérience, l’ensemble des participants se retrouvent pour partager un repas, puis chacun effectue une présentation de sa société. De quoi favoriser un peu plus les échanges. “Nous n’amenons pas seulement les professionnels à se rencontrer, nous leur donnons aussi les moyens de rester en contact par la suite”, souligne Marjorie Armengaud. Golfy a ainsi élaboré un annuaire, permettant aux uns d’entrer en relation avec les autres via un site Internet. Un système qui fait déjà ses preuves. “J’étais attirée par le côté ‘allier l’utile à l’agréable’, témoigne Véronique Villette, gérante du cabinet Le Carré RH, qui a participé l’une de ces journées. Nous avons noué des liens avec des entreprises que nous ne connaissions pas alors que nous sommes investis dans le secteur et dans notre région depuis de nombreuses années.” Suite à ces cessions de réseautage en plein air, son entreprise a décroché plusieurs missions.

Qu’on s’y adonne uniquement par plaisir ou qu’on la combine avec un peu de travail, la pratique du golf via l’entreprise rompt sans conteste l’isolement traditionnel des activités individuelles. Les conditions de découverte d’un nouveau sport sont souvent déterminantes à la poursuite de celui-ci. “Chaque année, entre 300 et 400 personnes prennent un abonnement dans un club avec un terrain après avoir commencé le golf au sein de leur entreprise, déclare Annie Roudaut. Pour nous, il s’agit clairement d’un relais de croissance.” Il semble donc que débuter auprès de ses collègues aide à mieux apprivoiser le green. Alors, pour ceux qui envisagent de franchir le pas, au travail !

Des entreprises en compétition

Le golf d’entreprise est aussi adapté aux salariés qui aiment la compétition. Différents types de tournois existent. La Fédération française de golf en organise plusieurs. “Lors de nos compétitions, nous avons su conserver un esprit convivial, les retours des arbitres sont très positifs”, rapporte Annie Roudaut, présidente de la commission golf d’entreprise de la FFGolf. Certaines sont ouvertes à tous, comme le Trophée Jean-Pierre Peugeot. Ce championnat de France en équipe comprend plusieurs divisions et un “Interclub Promotion”, porte d’entrée des nouveaux arrivants. Les épreuves se jouent en brut, c’est-à-dire qu’elles ne tiennent pas comptent des différences de niveau entre les joueurs. D’autres défis sont réservés aux gagnants des ligues régionales. C’est le cas de la Coupe de France, qui elle se joue en net, soit en prenant en considération le niveau de chaque participant, dit handicap, en jargon sportif. La FFG a également une proposition pour ceux qui souhaitent faire cavalier seul. Le Championnat fédéral, qui comporte des épreuves en brut et net, s’adresse ainsi aux meilleurs joueurs de chaque ligue.

 

Certains prestataires proposent de surcroît leurs propres tournois. C’est le cas d’Open Golf Club, qui a créé deux événements ciblant des publics particuliers. La Buzz Cup, destinée aux comités d’entreprise, se déroule sur 7 journées par an. Elle se démarque par sa flexibilité. Chaque société peut venir avec autant de joueurs qu’elle le souhaite, sans forcément que ce soit les mêmes à chaque fois, pour affronter les équipes adverses. Pour les chefs d’entreprise et les cadres, Open Golf Club a créé la Links Cup. Ces demi-journées d’animation se déroulent en semaine pour ne pas empiéter sur la vie personnelle. Les épreuves se jouent en duo et se soldent par un déjeuner en petit comité. “L’idée est de créer du lien sur le terrain pour favoriser ensuite le business”, précise Laurent Boissonnas, directeur général. Une mise en compétition bien vertueuse.

Incentive abordable et prestigieux

Pour célébrer l’arrivée des beaux jours ou la fin de l’année, nombre de comités d’entreprise organisent des événements pour les salariés. Pour changer des traditionnels dîners et soirées dansantes, pourquoi ne pas opter pour un événement golfique et profiter de son environnement naturel ? Contrairement aux idées reçues, le prix par tête reste raisonnable. Pour une découverte de parcours combinée à un déjeuner, il est possible de le ramener bien en dessous de la barre des 100?euros en France. “Pour réaliser un événement dynamique et gratifiant pour les salariés, nous pouvons prévoir une remise de prix avec différents types de récompenses pour valoriser plusieurs participants, comme celui qui a tiré le plus loin, celui qui a réalisé un trou en un seul ou en deux coups”, décrit Anne-Sophie Bisson, directrice communication et marketing de Blue Green.

 

Si l’entreprise compte de nombreux adeptes du golf, les comités peuvent aussi opter pour un week-end prolongé, en France ou à l’étranger. Au Maroc, par exemple, le Mazagan Beach & Golf Resort, situé à une heure de Casablanca, a l’habitude d’accueillir des groupes français. “L’avantage : nous offrons un événement golfique 30 à 40?% moins coûteux qu’en France, ainsi que la possibilité de jouer sur deux parcours très différents pour encore plus de sensations et de challenges”, affirme Chadia Mounim, directrice communication de l’établissement. Si le contact est occasionnellement direct avec les CE, ce sont généralement des tour-opérateurs qui vont se charger de l’organisation.

Pour parfaire ce genre d’événement, nombre de prestataires proposent d’organiser des activités complémentaires, en intérieur (ateliers autour de la gastronomie ou du vin) ou à l’extérieur (promenades, tir à l’arc). Et si le golf semble trop classique, il existe des alternatives étonnantes. Le secteur a su faire preuve d’originalité et inventer d’autres façons de jouer. Parmi celles-ci, le speed golf, le foot golf ou encore le disque golf sont de nouveaux jeux à découvrir.

Date de dernière mise à jour : 04/04/2018

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